L’ambition du projet est de dessiner un espace poétique confrontant histoire et modernité, intérieur et extérieur, ombres et lumières.

Prendre à bras le corps l’aménagement des volumes entiers de la base nous a rapidement semblé vain et peu souhaitable. La puissance des espaces réside dans les épaisseurs et les stigmates des bétons ainsi que dans les dimensions impressionnantes des bassins, d’autant que le sujet que nous développons se nourrit des richesses offertes aujourd’hui par la base. Il nous faut à la fois laisser le lieu dans la brutalité de ses origines, lui permettre de s’inscrire dans une modernité technologique et se protéger de l’hostilité d’un milieu corrosif.

D’où l’idée de construire, d’aménager aussi bien sur terre que sur l’eau des boites contemporaines abritant des fonctions culturelles, ludiques et évolutives permettant de déambuler dans l’ensemble de ce gigantesque espace, d’être en contact permanent avec l’eau qui fut sa raison d’être et de ne jamais, ne serait-ce qu’inconsciemment, oublier son histoire. Les zones en eaux sont conservées en l’état et aménagées de constructions modulables. Des éléments passerelles, escaliers, multiplient cheminements et points de vue.

Des plateformes flottantes, iles ou archipels colonisent les bassins.
Elles peuvent être déplacées d’une alvéole à l’autre, se combiner. Des lanternes flottantes intègrent toute la technologie dans des boites étanches.

Les zones en terre plein sont investies plus durablement par des installations garantissant des ambiances confortables et intégrant les fonctions closes. Leurs couvertures constituent autant de plateformes hautes offrant de nouveaux points de vue.

Notre projet intègre les préconisations formulées dans le plan guide produit par l’ANMA, soit la valorisation de la rue intérieure et l’ouverture de la base vers les nouveaux quartiers Bacalan à l’Est.